Etape 20 - Atlantic City - Le Las Vegas de la côte Est
Lundi 14 avril 2014 . Levé de très bonne heure aujourd'hui. Et pour cause, l'idée est de se rendre dans les Hamptons pour y passer la journée. Le hic, c'est que nous ne savons absolument pas comment faire, ni où se rendre pour prendre le bus. On a beau regarder notre guide et se renseigner sur le net, rien n'est vraiment clair. "Et Aurélie, et si on demandait à la fille de la réception d'appeler pour nous la compagnie de bus ?" La fille nous fait un grand sourire, mais nous répond que c'est impossible. A la réception, même question, même musique. Le type nous tend quand même l'itinéraire, via Google map ! Ok, on n'est pas dans la merde... Bon, le mieux, c'est encore d'aller prendre le petit-déjeuner à l'Europa Café et de trouver une solution. Cinq minutes plus tard, on avale un café et des muffins, puis on file à la gare routière pour essayer de trouver une solution... Pas de bus pour les Hamptons depuis Port Authority. Par contre, des bus partent toutes les demi-heures pour Atlantic City***, la distraction numéro un des New Yorkais qui souhaitent se délester d'une partie de leur porte-monnaie dans les machines à sous, les roulettes et les jeux de cartes. Coup d'oeil vers Aurélie : "Et si on filait nous aussi à Atlantic City ?" Nouveau coup d'oeil sur les horaires. La fille du guichet nous explique qu'on peut être de retour dans la soirée. Ok, bingo ! En route pour Atlantic City !
A peine le temps de dire ouf, on achète les billets auprès de la compagnie, puis on fait la queue une vingtaine de minutes avant de grimper dans le bus. Cool, le bus part pile-poil à l'heure. Ils sont forts, ces Américains. A côté de moi, une big mama a emporté une caisse de tickets de jeu à gratter pour passer le temps. Elle prend le quart de mon siège, mais elle est sympa comme tout. Au bout d'une heure, elle m'explique que le billet donne droit à un bonus utilisable au Caesar Palace. Sympa, big mama ! Derrière la vitre, le paysage défile. L'Hudson River laisse la place à de vastes étendues d'eau. Le New Jersey s'étire en direction de la côte atlantique.

Bon, après deux bonnes heures de trajet, nous voici enfin débarqués dans les entrailles du Caesar Palace***. Welcome Atlantic City ! Big mama nous souhaite bonne chance et on file aussitôt vers le guichet d'enregistrement du casino pour retirer nos cartes de membre. Dix dollars pour jouer à l'oeil, elle est pas belle la vie ! Petite pause déjeuner à l'entrée du casino (sandwich dégueulasse), puis on file direct dans la grande salle des bandits manchots. Des machines à sous jusqu'à perte de vue. Lumière bling-bling et mauvais goût. Juste le temps de comprendre comment tout fonctionne en s'adressant au chef de salle, puis on s'installe devant les machines. Fous rires et désillusion. Au bout d'une demi-heure, on se retrouve avec 25 cents en poche. Le rêve, quoi ! Heuresement, le décor du Caesar, avec ses répiques minuscules du Panthéon et du Colisée, est géniale.
Dans la foulée, du Caesar Palace, et sans même mettre le nez dehors, on accède directement Bally's à son Wild West Casino***. Ici encore, des centaines de machines à sous, mais cette fois-ci alignées dans un décor de far west et de conquête de l'ouest. Les décors sont vraiment très réussis. J'adore. Vue de la plage, l'alignement des fausses maisons de ville de l'ouest est tout aussi impressionnant.

Après ce long moment passé sous les lumières électriques des salles de jeux, quoi de mieux pour se requinquer que de prendre un bol d'air en bord de mer***. Allez zou, direction la plage d'Atlantic City***. Quelques promeneurs arpentent le front de mer, mais ce n'est pas la grande foule. Quelque chose me dit que la mer n'est pas l'attraction numéro un d'Atlantic City... N'empêche, remonter la plage jusqu'à atteindre le boardwalk est un vrai moment de bonheur. Cela vaut bien quelques sauts de joie au-dessus du sable ! A ce petit jeu, Aurélie est une experte !

Une fois revenus sur la terre ferme, on fait une longue balade sur le boardwalk*** qui longe le front de mer. Là, du coup, il y a un peu plus de monde ! La vérité, c'est que les New Yorkais raffolent du côté "bad boy" d'Atlantic City. Ils y affluent par bus entiers ! Aujourd'hui Atlantic City n'a plus rien à voir avec la station balnéaire distinguée qu'elle était au débud des années 1900... La ville-casino attire désormais une foule d'étudiants, de retraités, d'hommes et de femmes d'affaires bling-bling. Le milliardaire Donald Trump est partout, et possède la moitié des casinos de la ville ! On est bien loin aussi de l'Atlantic City de "Boardwalk Empire" (même si des décors en trompe-l'oeil rappellent la série de Scorsese !). Les truands ont laissé la place aux investisseurs, aux millionnaires... et aux Pakistanais qui trustent 90% des boutiques du centre-ville !

Passé le Hard-Rock Café (encore un !), on se dirige droit vers la jetée où trône depuis des décennies un des plus célèbres parcs d'attractions des USA avec son incontournable grande roue... Pas de chance, la pleine saison n'a pas encore commencé et le parc n'a pas encore rouvert ses portes. Du coup, on continue à remonter le boardwalk jusqu'à atteindre le plus grand des casinos d'Atlantic City : le Trump Taj Mahal***. Un peu mégalomane sur les bord, l'ami Donald ! Son casino est surmonté de 70 minarets étincelants et par neuf éléphants de deux tonnes chacun ! Tout cela vaut bien quelques photos-souvenirs... et un passage par l'immense salle des machines à sous. Miroirs géants, moquette épaisse et lustres délirants... Pas top à l'intérieur.

Une fois arrivés au bout de la jetée, il ne reste plus qu'à reprendre le boardwalk en sens inverse pour retourner jusqu'au Caesar palace où nous attend le bus du retour. Avant ça, on fait une petite pause café tranquillou chez Tommy's***. Terrasse ensoleillée. Cool ! Des voitures de police remontent et descendent l'avenue pour assurer la sécurité des touristes. Tous les dix mètres, les accès à la plage portent des noms de figures célèbres de l'histoire américaine. Des Pakistanais attendent les touristes au volant de leur triporteur à pédale. L'énergie humaine, il n'y a rien de mieux ! Plus loin, des monuments à la gloire des soldats morts en Corée rappellent le tribut des GI's à cette guerre oubliée. C'est sûr, on est bien loin de l'ambiance mafieuse et bouillonnante de "Boardwak Empire"...

Bon, mis à part le boardwalk qui fut la première promenade en planches du monde, il n'y a pas grand chose à voir à Atlantic City... Le jeu, encore le jeu, toujours le jeu ! On se risque à sortir un instant du boardwalk, mais c'est la mort dès qu'on s'éloigne du front de mer. Du coup, on retourne sur le boardwalk où une armée de Pakistanais nous attend à l'arrière de leur rolling chair, puis on admire la façade géniale du Bally's et ses maisons du far-west en trompe-l'oeil***. Allez zou, il est grand temps de retourner à New York. Par le plus grand des hasards, on tombe nez-à-nez avec Big Mama ! Il paraît qu'elle a gagné un peu d'argent aujourd'hui... Ah, ces Américains ! Bon allez, on monte à bord du bus de la Greyhound et on prend la route pour la grosse pomme.
De retour à New York, on dépose nos affaires à l'hôtel et on file manger un bon vieux hamburger fait maison. Merci le Routard ! Dommage qu'il y ait quand même tant de Français autour de nous... Bonjour le dépaysement ! "Eh Aurélie... Et si demain, on reprenait le bus pour aller à Washington ? Elle est pas bonne, cette idée ? La Maison blanche, le Congrès, le Memorial Lincoln, tu vois..." "Non !" "Ah bon, tu es sûre ?" "Oui, je suis sûre." "Allez, steuplaît !!!" "Non, mon p'tit Jean-Louis, mais si tu veux, tu peux y aller sans moi..." Bon, ok, je n'insiste pas. Non, mais, eh ! C'est qui le bodyguard ?


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